Este "blog" é atravessado por uma lógica histórico-filosófica, não, porém, no sentido dogmático, longe disso, é antes uma motivação zetética a que move este deambular entre ruínas, como é próprio do pensar filosófico. A dinâmica dessa "História da Filosofia" é muitas vezes associada a uma luta constante de ideias e perspectivas filosóficas, nomeadamente entre mestres e discípulos ou entre rivais de escolas de pensamento opostas e, por vezes, entre antigos colegas de escola. Mas a "História" não tem que ser uma colecção de anedotas ou de opiniões, ou seja, não tem que ser uma mera doxografia. E muito menos uma doxografia oficial daqueles que venceram. A "História" da Filosofia para ser profícua tem de estar viva e servir como um laboratório, uma máquina conceptual e virtual de possíveis debates futuros, de filiações imprevistas e reveladora de camadas de sentido como se descascássemos uma cebola, devendo nós, por isso, estar preparados para algumas lágrimas. Mas o propósito deste "post" não era reflectir a natureza da história da filosofia, antes falar do nº da "Magazine Littéraire" deste mês de outubro (e ainda há quem diga que Filosofia e Literatura não têm nada a ver!).
Os que já estão familiarizados com esta revista sabem que todos os meses existe um "dossier" dedicado a um certo tema ou autor, e muito frequentemente com bastante interesse para a filosofia. O deste mês é o das "grandes querelas entre filósofos": Aristóteles contra Platão, Santo Agostinho contra Pelágio, Abelardo vs. São Bernardo (a grande Querela dos Universais), Descartes vs. Espinosa, Voltaire contra Rousseau, Rousseau vs. Hume, Nietzsche contra Schopenhauer (discípulo revoltando-se contra o mestre), Husserl versus Heidegger, Bertrand Russell vs. Ludwig Wittgenstein e este contra Popper (a história do tição!), Sartre contra Merleau-Ponty (os males do comunismo) e, ainda, Derrida contra Foucault! A ideia geral é de que embora as oposições sejam geralmente a propósito de diferenças filosóficas de fundo, muitas vezes existem também fricções pessoais (frequentemente precedidas de fortes amizades).
"L’art de la polémique remonte à la plus haute Antiquité. « Polemos [le conflit] est le père de toutes choses et le roi de toutes choses », affirmait Héraclite. Toute l’histoire de la philosophie grecque peut se résumer à une succession de disputes. Oscillant entre débats théoriques et attaques personnelles, entre réfutation et invective, cette pratique de la controverse, longuement rodée dans les dialogues platoniciens, n’a cessé d’échauffer les philosophes. Au milieu du XIXe siècle, Schopenhauer en reformulait les règles et les ruses dans un court traité, joliment intitulé L’Art d’avoir toujours raison. Énumérant trente-huit stratagèmes, le philosophe enseignait comment avoir raison à tout prix en sapant les arguments de l’adversaire et en se montrant de plus mauvaise foi que lui. Après avoir suggéré maintes astuces, feintes et provocations, Schopenhauer conseillait comme ultime recours l’attaque ad personam, en se montrant « désobligeant, hargneux, offensant, grossier ».
Ce dossier du Magazine littéraire se fait l’écho des invectives, insultes, railleries et injures diverses que se sont lancées les philosophes durant deux millénaires. On nous reprochera peut-être de rapporter des chamailleries parfois dignes d’une cour de récréation. « Les polémistes me dégoûtent », disait Bernanos, se repentant des éreintements dont il accabla tant de ses contemporains. La polémique, quand elle relève de la manie, est vaine, voire dégradante. Mais elle sait être salutaire quand elle surgit avec à-propos pour aviver le débat. Elle s’apparente alors à une joute où il s’agit moins de terrasser l’adversaire que d’enrichir une réflexion commune.
Ce dossier se veut une illustration du bon usage de la dialectique. Il retrace par le menu les duels les plus fameux, et les plus féconds, de l’histoire de la philosophie. « La controverse est souvent bénéfique à l’un comme à l’autre, du fait qu’ils frottent leurs têtes entre elles, et sert à chacun d’eux à rectifier ses propres pensées, et aussi à concevoir des vues nouvelles », conclut dans son traité Schopenhauer qui, décidément, avait l’art d’avoir toujours raison."
Jean-Louis Hue, "Des bienfaits de la controverse", Magazine Littéraire, nº 468, Octobre 2007.
"L’art de la polémique remonte à la plus haute Antiquité. « Polemos [le conflit] est le père de toutes choses et le roi de toutes choses », affirmait Héraclite. Toute l’histoire de la philosophie grecque peut se résumer à une succession de disputes. Oscillant entre débats théoriques et attaques personnelles, entre réfutation et invective, cette pratique de la controverse, longuement rodée dans les dialogues platoniciens, n’a cessé d’échauffer les philosophes. Au milieu du XIXe siècle, Schopenhauer en reformulait les règles et les ruses dans un court traité, joliment intitulé L’Art d’avoir toujours raison. Énumérant trente-huit stratagèmes, le philosophe enseignait comment avoir raison à tout prix en sapant les arguments de l’adversaire et en se montrant de plus mauvaise foi que lui. Après avoir suggéré maintes astuces, feintes et provocations, Schopenhauer conseillait comme ultime recours l’attaque ad personam, en se montrant « désobligeant, hargneux, offensant, grossier ».
Ce dossier du Magazine littéraire se fait l’écho des invectives, insultes, railleries et injures diverses que se sont lancées les philosophes durant deux millénaires. On nous reprochera peut-être de rapporter des chamailleries parfois dignes d’une cour de récréation. « Les polémistes me dégoûtent », disait Bernanos, se repentant des éreintements dont il accabla tant de ses contemporains. La polémique, quand elle relève de la manie, est vaine, voire dégradante. Mais elle sait être salutaire quand elle surgit avec à-propos pour aviver le débat. Elle s’apparente alors à une joute où il s’agit moins de terrasser l’adversaire que d’enrichir une réflexion commune.
Ce dossier se veut une illustration du bon usage de la dialectique. Il retrace par le menu les duels les plus fameux, et les plus féconds, de l’histoire de la philosophie. « La controverse est souvent bénéfique à l’un comme à l’autre, du fait qu’ils frottent leurs têtes entre elles, et sert à chacun d’eux à rectifier ses propres pensées, et aussi à concevoir des vues nouvelles », conclut dans son traité Schopenhauer qui, décidément, avait l’art d’avoir toujours raison."
Jean-Louis Hue, "Des bienfaits de la controverse", Magazine Littéraire, nº 468, Octobre 2007.
1 comentário:
Vou tentar comprar a revista. Obrigado pela divulgação. Quando ao post abaixo, já lá iremos.
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